Le butter chicken, célèbre plat indien également connu sous le nom de « Murgh Makhani », fait actuellement l’objet d’une dispute judiciaire qui pourrait en éclaircir l’origine. Deux chaînes de restaurants historiques en Inde se disputent le titre d’inventeur de cette recette emblématique. La famille Gujral, propriétaire du restaurant Moti Mahal, affirme que son aïeul a créé le butter chicken dans les années 1930, tandis que ses rivaux de Daryaganj soutiennent que leur version de l’histoire est la véritable. Au cœur de ce conflit se trouve non seulement la paternité de ce plat succulent, mais aussi l’image et l’héritage culinaires de ces établissements. Décortiquons cette querelle dont l’issue pourrait redéfinir la gastronomie indienne.
Un héritage culinaire contesté #
Le butter chicken est bien plus qu’un simple plat ; c’est une véritable institution en Inde. Alors que certains restaurateurs se battent pour revendiquer la paternité de cette recette, l’héritage associé à ce mets laisse entrevoir des racines profondes et complexes. Selon la famille Gujral, Kundan Lal Gujral aurait créé cette merveille culinaire pour attirer les clients vers son restaurant Moti Mahal à Peshawar. Ce plat, élaboré à base de poulet mariné dans des épices et cuit dans une sauce riche à base de tomates et de beurre, a rapidement gagné en popularité.
Les coulisses du procès #
Le conflit a pris une tournure judiciaire lorsque le restaurant Daryaganj a décidé d’attaquer en justice la famille Gujral, en affirmant que leur propre ancêtre, Kundan Lal Jaggi, était en réalité l’inventeur du butter chicken. Ce type de querelle n’est pas rare dans le domaine culinaire, mais celle-ci se distingue à cause des implications culturelles et économiques qu’elle entraîne. Les deux parties présentent des arguments convaincants, mettant en lumière non seulement leur passion pour la gastronomie, mais également leur désir de reconnaissance.
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Des témoignages contradictoires #
Pour renforcer leurs revendications, les deux camps font appel à des témoins et à des archives historiques. La famille Gujral se base sur des récits transmis de génération en génération pour affirmer la légitimité de leur récit. De leur côté, les descendants de Kundan Lal Jaggi utilisent des documents et des témoignages d’anciens clients. Cette bataille judiciaire sur des mérites historiques ne fait qu’intensifier l’intérêt du public pour le butter chicken, rendant le plat encore plus emblématique qu’il ne l’était auparavant.
La réponse du public et des experts #
Face à cette querelle, la réaction du public est mitigée. Les amateurs de cuisine indienne se retrouvent souvent pris au piège entre deux histoires intrigantes. Les experts culinaires, quant à eux, s’interrogent sur l’impact de cette guerre sur la perception du butter chicken. Pour eux, l’essentiel est de célébrer la complexité de la cuisine indienne et de ne pas réduire son histoire à un simple procès. Impactée par cette histoire, la notoriété du butter chicken pourrait servir de tremplin pour une réévaluation plus large de la gastronomie indienne traditionnelle et moderne.
Vers une résolution ? #
À mesure que le procès se déroule, de plus en plus de voix s’élèvent pour plaider en faveur d’une résolution amiable, condamnant ainsi la nécessité de s’approprier une recette qui, au fond, appartient à tous. Dans un monde où la cuisine fusionne et évolue continuellement, il est essentiel de se rappeler que le vrai plaisir du butter chicken réside dans sa dégustation, ce qui unit les gens autour de la table plutôt que de les diviser. Quelle que soit l’issue de cette bataille juridique, le butter chicken continuera de régaler les palais, prouvant ainsi que, finalement, la gastronomie transcende les disputes.